Cette article était publié en anglais dans le numéro 72 du journal Proletarian Revolution, organe de la LRP. La traduction française est due à Frédéric Traille. Elle était publié dans le n°15 du journal CRI des travailleurs, organe du Groupe CRI (Communiste Révolutionnaire Internationaliste), groupe trotskyste français.
Bush et Kerry, c’est la guerre, le racisme et les attaques contre les travailleurs !
[Dans la] campagne électorale officielle, il est (…) évident qu’aucun choix réel n’est offert entre les deux principaux partis capitalistes. Les Démocrates et les Républicains sont pratiquement d’accord sur toutes les questions principales auxquelles fait face l’électorat, et même sur beaucoup des questions secondaires. Bien que le mécontentement progresse, ni Bush ni Kerry ne proposent de solutions qui rencontrent un tant soit peu les besoins de la classe ouvrière et des pauvres aux États-Unis -- sans parler du reste du monde. C’est exactement le contraire : leurs programmes signifient la poursuite de la guerre contre les travailleurs -- guerre économique à l’intérieur et guerre militaire hors des frontières. C’est la vraie leçon des élections 2004 aux États-Unis. C’est le capitalisme, et non George W. Bush, qui doit être battu. Tout soutien aux partis capitalistes est une diversion nocive par rapport aux tâches nécessaires : promouvoir les luttes de masse contre la montée des attaques capitalistes et construire l’avant-garde du parti révolutionnaire socialiste. Un parti révolutionnaire peut à la fois montrer la voie vers la victoire dans les luttes et la nécessité de renverser le capitalisme.
Kerry esquive les défaillances de Bush
Les derniers mois n’ont pas été tendres avec George W. Bush. L’occupation impérialiste de l’Irak est un désastre. Les raisons avancées pour justifier la guerre ont été démasquées comme des mensonges, le scandale d’Abu Ghraib sape toute prétention humanitaire des États-Unis et l’insurrection anti-occupation continue de plus belle. Le soutien intérieur à la guerre est en chute, et les sondages montrent que plus de 50 % d’Américains croient que les États-Unis n’auraient jamais dû commencer par attaquer l’Irak. Sur le front intérieur, la façade du « redressement » économique s’effondre : la croissance des emplois est en panne, les salaires réels sont en baisse, le prix de l’énergie monte en flèche, l’endettement personnel est à son plus haut historique, et la confiance des consommateurs, malgré tous les efforts des conseillers en communication de la Maison-Blanche et des médias, est en baisse. Politiquement, le rapport de la commission pour le 11 septembre a clairement démontré l’incapacité de l’administration Bush à tenir compte des avertissements à propos d’Al Qaeda, ainsi que ses nombreux mensonges et dissimulations. On pouvait penser que les démocrates et John Kerry auraient suivi une stratégie politique qui prenne l’avantage sur les faiblesses de Bush. Pour se faire tout simplement élire, Kerry aurait pu jouer des négligences de Bush sur le 11 septembre, fustiger l’occupation ratée, dire de ramener rapidement les troupes à la maison et faire des promesses concrètes à la classe ouvrière à propos des emplois et des salaires. Mais rien de ceci n’est arrivé, malgré les efforts rhétoriques désespérés de Kerry après la Convention Nationale Républicaine. Au lieu de cela, c’est la campagne de Bush qui a été offensive pendant que Kerry perdait pied. Kerry a fait tous les efforts possibles pour que son programme ne se distingue pas de celui de Bush. Sur le plan international, Kerry soutient complètement les guerres et les occupations meurtrières en Afghanistan et en Irak. En août, un porte-parole de Kerry a ajouté que même en connaissant parfaitement les mensonges de Bush, Kerry aurait tout de même voté pour autoriser l’invasion de l’Irak et, « selon toute probabilité », il aurait déclenché une guerre pour évincer Saddam Hussein s’il avait été président. En septembre, quand Kerry a accusé Bush d’avoir lancé « la mauvaise guerre au mauvais endroit et au mauvais moment », il a tout de même promis de « maintenir le cap ». Sur le plan intérieur, Kerry répète le piège conservateur de la « responsabilité fiscale », équilibrant les budgets en faisant « des choix difficiles » (c’est-à-dire en faisant des coupes claires dans les services sociaux) et offrant davantage d’incitations fiscales aux capitalistes. Avant la Convention Nationale Démocrate, un stratège démocrate a dit qu’il s’attendait à ce que ça ressemble à une convention Républicaine, et ce fut le cas.
Kerry attaque Bush sur sa droite
Les points sur lesquels Kerry a choisi de se distinguer de Bush lui vaudront difficilement un soutien. Sur la guerre, la seule suggestion de Kerry est que l’Amérique devrait continuer sur le même mode d’agression, de meurtres et d’occupation -- mais avec l’aide de « nos alliés », de manière à ce qu’ils puissent participer à la prise en charge des coûts. À intérieur, les alternatives de Kerry sont tout aussi minimes : à peine plus d’impôts pour les riches accompagnés de nouvelles exonérations pour les entreprises. La majeure partie de son programme social consiste en des dégrèvements d’impôts pour les riches. Son plan catastrophique de couverture santé payée par les patrons est d’offrir des subventions gouvernementales aux compagnies d’assurance, ce qui équivaut seulement à la bonne santé pour les entreprises. Sa « solution » contre les pertes d’emplois est de réduire les impôts des compagnies qui maintiennent les emplois aux États-Unis. De plus, Kerry a attaqué Bush sur sa droite sur des points importants. Il se plaint du fait que Bush n’a pas envoyé assez de troupes en Irak. Il réclame 40 000 soldats supplémentaires, plus de dépenses militaires et deux fois plus de forces spéciales et d’espions américains. Il suit une ligne plus dure que Bush dans le soutien de la répression brutale d’Israël envers le peuple palestinien. Et sa critique de la prétendue « guerre au terrorisme » à l’intérieur (qui est une attaque bien réelle contre les droits civiques, les immigrés et les travailleurs) est que « le président Bush n’en fait pas assez ». De fait, le sujet qui a jusqu’ici le plus enflammé la campagne est le dossier de Kerry lors de la guerre du Vietnam. La campagne des détectives républicains raillant le statut de « héros » de Kerry a mis de l’huile sur le feu et a aidé Bush. Bien sûr, aucune des parties n’admettra que la guerre du Vietnam fut une meurtrière incursion impérialiste, dans laquelle Kerry a déjà admis avoir commis sa part de crimes de guerre. Néanmoins, il est écœurant de voir des faucons-poules mouillées privilégiés comme Bush et Cheney, qui ont utilisé leurs relations pour éviter d’avoir à combattre au Vietnam, tirer le profit politique de cette affaire pendant qu’ils envoient des soldats tuer et se faire tuer pour leurs conquêtes au Moyen-Orient. En tout cas, ce fut la décision du propre camp de Kerry d’insister sur ses exploits de guerre -- et donc sur sa capacité et sa volonté de poursuivre la guerre à l’intérieur comme à l’étranger -- qui ont donné cette opportunité au camp de Bush.
Pas de solution capitaliste
Kerry et Bush jouent à blanc bonnet et bonnet blanc pendant que les conditions de vie se détériorent. Même David Brooks, le chroniqueur conservateur du New York Times, a relevé qu’aucun des candidats n’offre de réelles solutions : « Nous avons 43 millions de personnes sans assurance santé. Nous nous reposons sur des sources d’énergie qui sont politiquement dangereuses et qui ne sont pas fiables économiquement. La croissance des salaires n’est pas telle qu’elle devrait être, et les derniers chiffres de l’emploi suggèrent qu’une forte croissance économique ne pourra pas produire une forte croissance des emplois. Serait-il illégal dans ces circonstances qu’au moins un des candidats à la présidence propose une politique au moins à la mesure des problèmes auxquels nous sommes confrontés ? » (7 août). Pourquoi Kerry propose-t-il un programme si similaire à celui de Bush malgré les échecs certains de ce dernier -- alors même qu’il doit essayer de convaincre les électeurs qu’il est le meilleur choix ? Parce que les Démocrates de Kerry, comme les Républicains de Bush, se consacrent à servir les intérèts de la classe dominante capitaliste américaine. Aujourd’hui les capitalistes de ce pays sont irrésistiblement unis pour approuver une extension agressive de la puissance militaire américaine sur le monde entier (en particulier par l’occupation en Irak), pour continuer les « stimuli » en faveur des profits capitalistes en berne (par les réductions d’impôts et autres cadeaux) et l’exploitation accrue de la classe ouvrière. Ils comprennent qu’il ne s’agit pas de choix mais de nécessités. Kerry doit donc accepter le cœur de cette politique et espérer se distinguer de Bush sur la manière de la conduire. La réussite de Kerry lors des primaires démocrates, dépassant le précédent favori « anti-guerre » Howard Dean, a été bâtie sur sa posture de candidat le plus responsable envers le système. Les médias capitalistes et les hommes d’affaires ont mis leur poids dans la balance derrière Kerry pour arrêter Dean et assurer que la guerre ne serait pas un sujet de campagne. Néanmoins, les deux partis capitalistes ne sont pas identiques. Bien que les deux directions favorisent directement la classe dominante, les Républicains représentent plus ouvertement ces intérêts de classe. Les Démocrates en appellent directement à des fractions de la classe ouvrière et des communautés opprimées, et ils doivent donc souvent exprimer leur sollicitude ou leur rhétorique populiste pour gagner ce soutien. Kerry a choisi John Edwards comme colistier pour ajouter une telle saveur à sa candidature, et lui aussi commence à faire quelques discours populistes du bout des lèvres. Les Démocrates sont juste assez différents pour ètre une alternative dans le jeu du « bon flic, mauvais flic » pour les électeurs. Ils ont donc la tâche spécifique d’en appeler à la classe ouvrière tout en rassurant la classe dominante sur le fait qu’ils sont des défenseurs du capitalisme et de l’impérialisme dignes de confiance. C’est la raison fondamentale des célèbres « zigzags » de Kerry, tout spécialement sur les sujets liés à la guerre, si allègrement attaqués par la campagne de Bush. Toutefois, Kerry a poussé l’irrésolution jusqu’à une extrémité qui semble aller au-delà de sa fonction capitaliste.
Contenir les masses
Dans ces élections, la classe dominante demande une différenciation réduite entre les deux principaux candidats. À cause de l’opération désastreuse en Irak, elle a été forcée à un consensus qui la sépare de la majorité de la population américaine : il s’agit d’éviter une retraite humiliante qui pourrait affaiblir les positions de l’impérialisme et encourager des révoltes à travers le monde. Les capitalistes n’ont pas plus de marge de manœuvre dans le domaine économique. Malgré le boom des marchés boursiers à la fin des années 1990, la croissance capitaliste à l’échelle mondiale a été maussade. Le taux moyen de la croissance internationale annuelle s’est élevé entre 1 et 2 % dans les années 1980 et 1990, et il est juste au-dessus de 1 % cette décennie. C’est à comparer avec les années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, quand la croissance s’établissait en moyenne entre 3 et 4 % pendant les années 1950 et 1960, tombant à environ 2,5 % pendant les années 1970 quand le boom a cessé (pour une analyse marxiste de ce déclin, voir notre brochure Le Spectre de l’effondrement économique). Aux États-Unis plus spécifiquement, la classe dominante a obtenu des gains aux dépens de la classe ouvrière : les salaires moyens sont plus bas que pendant les années 1970, et à cela s’ajoute le fait que les services publics comme la santé ou l’éducation se sont détériorés sous le coup des attaques capitalistes. La classe dominante a une seule réponse fondamentale à la fragilité de l’économie, au niveau national et international : continuer à approfondir l’exploitation des masses travailleuses. Ce n’est pas le moment de changer de direction en offrant des concessions ou de vastes initiatives étatiques qui pourraient soulever les espoirs des travailleurs ou des couches opprimées de la société. C’est ce que les capitalistes ne feront jamais, à moins qu’ils y soient contraints. Et les dirigeants ne ressentent pas de telles contraintes. Malgré la souffrance et le ressentiment croissants des masses, la lutte de classe dans ce pays a été relativement contenue, les travailleurs et leurs alliés étant clairement sur la défensive. Une des raisons principales en est que les directions traîtres des syndicats et des organisations de Noirs, de Latinos et d’immigrés refusent d’organiser et de conduire une opposition militante de masse face aux attaques capitalistes. Liés matériellement et idéologiquement au système capitaliste, et craignant les conséquences d’une lutte de masse, ils ont supprimé le militantisme dans leurs rangs et mené de trahisons en trahisons. Typiquement, ils opposent le processus électoral -- ce qui signifie en général le soutien aux Démocrates -- aux dépens de la lutte sociale militante. Pour ces raisons, Kerry a d’abord parié sur le fait qu’il pourrait mener le type de campagne que l’on a vu et tout de même gagner. En effet, il estimait qu’il pouvait compter sur les syndicats et les directions traîtres des « communautés » pour lui fournir les voix de la classe ouvrière, des Noirs et des Latinos -- pendant qu’il accordait la part du lion aux électeurs « modérés », principalement blancs des classes moyennes et surtout de la classe dirigeante elle-même. Même s’il a intensifié sa rhétorique, en attaquant Bush frontalement, en modifiant une nouvelle fois sa position sur la guerre et en faisant davantage de promesses creuses sur l’économie, ce ne sont que des modifications rhétoriques destinées à cacher l’accord réel et permanent. La dynamique « N’importe qui sauf Bush » de la gauche radicale est la version particulièrement virulente de la politique du moindre mal pour cette année. Si Kerry gagne finalement -- à l’heure où nous écrivons, les sondages le donnent en baisse -- il aura de bonnes raisons de penser que sa stratégie première était viable. Beaucoup de radicaux de gauche, de bureaucrates « progressistes » des syndicats, de politiciens noirs et de prétendus socialistes iront voter pour Kerry en se bouchant le nez. Ils savent que Kerry est pour les patrons et pour l’occupation. Mais leur rôle, consistant à faire avorter les luttes et à consolider le vote pour Kerry, a aidé ce dernier à poursuivre la politique qu’ils prétendent déplorer.
Le rôle des élections : quel impérialiste dirigera ?
Les élections à venir sont en réalité un moyen pour la classe dominante de décider qui sera le plus à même de diriger en faveur de l’impérialisme. Les élections bourgeoises ne sont pas censées permettre aux masses de décider de la politique, bien qu’elles en donnent la très utile illusion. La bourgeoisie utilise les élections pour légitimer sa domination de classe, pour faire le tri des différences en son sein et pour aider à décider quel politicien sera le meilleur dirigeant pour l’impérialisme. Les préférences des électeurs lui donnent des informations précieuses sur les désirs, les besoins, les opinions et les colères de la classe ouvrière et d’autres couches sociales. Les politiciens de la classe dirigeante peuvent reprendre à un certain point ces désirs et ces sentiments dans leurs discours -- pour ensuite les détourner et les subvertir. C’est principalement le travail des Démocrates. L’histoire montre que quand les luttes de masses ont commencé à menacer l’ordre capitaliste, des Démocrates ont fait un pas vers la gauche -- pas parce qu’ils ont vu la lumière mais pour détourner ces mouvements et les envoyer dans les pièges électoraux. Ce fut le rôle de Franklin Roosevelt dans les années 1930 et de Kennedy et Johnson dans les années 1960. Les dirigeants de la classe ouvrière ont encouragé ceux qui leur faisaient confiance à regarder vers les politiciens de la classe ennemie, qui ont adopté des réformes non pour remplir pleinement les besoins et les désirs des mouvements mais pour les apaiser un peu et pour désamorcer la lutte. Souvent les électeurs de la classe ouvrière se sont sentis obligés de choisir un ennemi de classe parce qu’ils avaient particulièrement peur de l’autre. Mais cette année le choix est vraiment très réduit. Il est décisif que la classe ouvrière et la population opprimée rejettent les candidats capitalistes et la stratégie de l’électoralisme passif.
Il faut une action de masse pour résister
Peu importe qui gagnera la présidence, la classe ouvrière américaine aura en face d’elle un gouvernement déterminé à mener la guerre impérialiste à l’extérieur tout en attaquant les travailleurs et les pauvres à l’intérieur. Les révolutionnaires reconnaissent qu’il est du devoir de chaque travailleur de s’opposer aux guerres sanglantes de « notre » classe dominante, et nous nous attachons à bâtir des protestations toujours plus larges contre les aventures impériales. Une composante décisive dans la lutte contre l’impérialisme est de combattre pour faire avancer la lutte des classes à l’intérieur. Aujourd’hui les travailleurs aux États-Unis sont opposés aux attaques des capitalistes et de leurs politiciens sous la forme de perte d’emploi, de baisse de salaires, de baisse du budget accélérée et de montée du racisme. C’est une guerre de classe unilatérale. La classe ouvrière et les opprimés ont désespérément besoin de résister et de gagner. Cela signifie des grèves totales qui stoppent les profits des patrons individuels et des compagnies, ainsi que des grèves générales qui mènent l’affairisme capitaliste è l’arrêt complet et montrent -- avant tout aux travailleurs eux-mêmes -- la vraie puissance sociale de la classe ouvrière. Pour mener une telle résistance, les travailleurs et les opprimés auront à venir à bout d’un grand obstacle : leurs propres directions traîtres. La force clé qui empêche les travailleurs de mener les luttes pour défendre leurs intérêts continue d’être les bureaucrates des syndicats, les dirigeants des « communautés » et les politiciens populistes. Ils bénéficient d’une place privilégiée dans le système et ils ne veulent pas mettre en danger leurs positions en autorisant le déclenchement de luttes qu’ils ne pourraient pas contrôler. Au lieu de cela, leur tactique préférée est de canaliser la rage des travailleurs dans l’impasse du vote pour les Démocrates. Les travailleurs les plus militants et les plus avancés politiquement doivent se rassembler pour commencer à construire une nouvelle direction pour la classe ouvrière sur chaque lieu de travail et dans chaque communauté. Mais cette nouvelle direction doit apprendre les leçons de l’histoire si elle ne veut pas la répéter. Ceux qui se font passer pour les dirigeants des travailleurs et des opprimés continuent de trahir nos intérêts et nos luttes car ils sont liés au système capitaliste. Quand les profits capitalistes sont en baisse et que les patrons demandent des sacrifices, ces dirigeants suivent leur chemin et cherchent à limiter les luttes dans les intérêts du système. La seule direction de la classe ouvrière à laquelle on pourra faire confiance pour combattre pour ce dont les masses ont besoin -- plutôt que pour accepter ce que le système est en mesure d’offrir -- est une direction socialiste révolutionnaire ayant vocation à renverser le systéme (nous encourageons les lecteurs à consulter notre site Internet pour avoir des exemples de notre travail révolutionnaire). Les révolutionnaires prennent part à toutes les luttes des travailleurs et des populations opprimées contre la guerre, le racisme et toutes les attaques capitalistes. Par les luttes, la classe ouvrière devient consciente de sa propre puissance et de son rôle dans la société. Les travailleurs commencent à voir le besoin de reconstruire notre monde et réalisent qu’ils ont le pouvoir de le faire. L’histoire de notre classe montre que les acquis ne s’obtiennent que par des luttes de masse des travailleurs et des personnes opprimées suffisamment puissantes pour en fait menacer le système. Mais l’histoire montre aussi que si le système reste en place, les capitalistes vont inévitablement reprendre les attaques. La lutte de masse en elle-même est donc seulement le début de ce qu’il faut accomplir. Au lieu de toujours accepter un demi-pain qui s’émiette rapidement, c’est la lutte pour la révolution socialiste et pour un monde nouveau qui est nécessaire. Au lieu de seulement menacer le système, la classe ouvrière doit se préparer à la lutte révolutionnaire pour le renverser.
La révolution socialiste
Le but de la révolution socialiste est de remplacer le système capitaliste par un État ouvrier, un système politique conduit par la classe ouvrière qui va à son tour contrôler et diriger une économie qui ne sera plus entre les mains des exploiteurs. Sous un État ouvrier, les conditions de la prospérité et de l’égalité jamais remplies sous le capitalisme alors qu’elles sont promises et potentielles, seront possibles. Le racisme et la pauvreté pourront être définitivement éliminés, puisque sans exploitation capitaliste il n’y a pas d’intérêt matériel à perpétuer ces fléaux. Ce qui est central dans cette perspective, c’est la volonté et la capacité des travailleurs à élever les forces productives jusqu’à de nouveaux niveaux et à s’assurer que cela profite aux masses. Sur ce point, le capitalisme développe le progrès technique mais l’inhibe également, car chaque avancée productive menace la valeur du capital qui a déjà été investi, et qui devient obsolète. Sous le capitalisme, de telles innovations se sont progressivement traduites par un chômage de masse, les travailleurs étant remplacés par des machines et ajoutés à l’armée de réserve du travail à bas prix. Par contraste, dans un État ouvrier, les innovations productives seront employées pour bénéficier à la société. Un raccourcissement de la semaine de travail est possible, et le travail sera réparti pour inclure tous les membres valides de la société. Avec plus de loisirs pour chaque travailleur, la classe ouvrière -- la plus grande force productive créée par le capitalisme -- aura plus de temps pour développer ses talents créatifs et pour conduire la société. Ces idées pour un futur socialiste ne sont pas seulement des rêves, elles ont une solide base scientifique. Il devient également de plus en plus clair que le déclin continu du capitalisme va provoquer une misère toujours plus grande pour la majorité de la population mondiale. Les luttes croissent dans le monde, défiant la puissance de la classe dominante (voir, par exemple, Proletarian Revolution n° 69 sur la Bolivie et n° 64 sur l’Argentine). Ce sont les preuves d’un potentiel révolutionnaire en expansion. Toutefois, sans un parti révolutionnaire qui montre la voie à la classe ouvrière pour qu’elle prenne le pouvoir pour elle-même, les nouveaux dirigeants vont inévitablement combler les demandes d’exploitation du capitalisme. Aujourd’hui aux États-Unis, la lutte de classe est contenue. Mais elle va se développer et exploser, la marche à la misère de la part du capitalisme provoquant inévitablement une réponse puissante. Notre classe a besoin de son propre parti qui connaisse les leçons de la lutte de classe et qui se base sur un programme authentiquement révolutionnaire Un tel parti combattra pour que les luttes ne soient pas dévoyées dans le piège mortel du Parti Démocrate. Alors il sera possible de défier et finalement renverser le capitalisme lui-même. La Ligue pour le Parti Révolutionnaire s’attache aujourd’hui à reconstruire un parti révolutionnaire de la classe ouvrière, à la fois ici aux États-Unis et dans le monde entier.
Bush et Kerry, c’est la guerre, le racisme et les attaques contre les travailleurs !
Il faut une grêve générale !
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