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Sy Landy, le secrétaire national de la League for the Revolutionary Party (LRP) depuis sa fondation en 1976, est mort du cancer à l’âge de 76 ans le 28 novembre 2007. Comme nous poursuivons notre activité politique, les membres de la LRP et de notre organisation internationale l’OCQI (l’Organisation Communiste pour la Quatrième Internationale) sont en deuil de notre perte si profonde, tout en commençant à réfléchir sur les leçons de sa vie.

Né dans une famille de la classe ouvrière le 7 mai 1931 à Brooklyn, New York, Sy (Seymour) Landy est demeuré un défenseur des luttes de sa classe jusqu’à la fin. Vivant modestement et luttant hardiment pour les politiques révolutionnaires, Sy a résisté aux pressions pour s’adapter aux pressions de cet atroce monde impérialiste—contrairement à une très grande partie de la gauche de sa génération et des générations suivantes. Il a dit à ses camarades que la lutte pour le socialisme a donné un sens à sa vie et demeure le seul espoir pour l’humanité. En tant que dirigeant et penseur politiques, Sy Landy a contribué plus que n’importe quel autre individu dans les derniers cinquante ans à faire renaître et progresser le marxisme révolutionnaire prolétarien, suite à la dégénérescence décisive de la Quatrième Internationale en 1952.

Sy est entré dans la vie politique quand il était étudiant au Brooklyn College au début des années 50 alors qu’il n’y avait pas d’organisation révolutionnaire authentique. Sous l’impact de l’expansion de la classe moyenne et de l’aristocratie ouvrière durant la croissance économique de l’après-Deuxième Guerre Mondiale, les différents groupes de gauche ont en réalité abandonné le premier principe du marxisme : que l’émancipation de la classe ouvrière doit être l’oeuvre de la classe ouvrière elle-même.

Sy a adhéré à l’Independent Socialist League dirigé par Max Shachtman, une organisation qui s’est séparée du trotskysme en 1940 au nom d’un supposé « troisième camp » et qui s’est de plus en plus adapté à l’impérialisme américain « démocratique » et sa bureaucratie syndicale. Il était un dirigeant d’un courant de gauche dans la tendance shachtmaniste qui s’est opposée au virage de Shachtman vers le Parti Démocrate bourgeois et a rompu avec Shachtman au sujet de son appui à l’invasion américaine de la « Baie des Cochons » à Cuba en 1961. Sy a contribué à fonder et diriger les Independant Socialist Clubs (ISC) qui ont changé leur nom pour les International Socialists (IS) en 1969.

La fin des années 60 a vu le véritable point tournant dans la vie politique de Sy, le début d’une rupture qui a mené éventuellement à l’existence actuelle de la LRP. Il était inspiré à la fois par le soulèvement des ghettos noirs qui a secoué les principales villes américaines et par la puissante grève générale de la classe ouvrière en France en 1968. Comme il a souvent expliqué, de tels bouleversements de masse représentent une demande pour une direction révolutionnaire. Combinés avec une période de voyages internationaux et de ré-étude des écrits de Trotsky, ces évènements ont conduit Sy à saisir pleinement le pouvoir de la classe ouvrière en tant que classe, ainsi que le rôle vital qui serait joué par les Noirs et les autres travailleurs opprimés d’un point de vue racial et ethnique partout à travers le monde dans la construction du parti d’avant-garde international.

Sy est devenu convaincu de la nécessité de faire renaître les éléments essentiels du trotskysme comme étant le marxisme révolutionnaire de notre époque. Il était nécessaire de « dire ce qui est » à la classe ouvrière pour qu’elle puisse développer sa propre conscience et sa capacité de faire la révolution. Et par-dessus tout il était indispensable de démontrer en théorie et en pratique à nos compagnons ouvriers que, comme Trotsky nous l’a enseigné, « la situation politique mondiale dans son ensemble est caractérisée principalement par la crise historique de la direction du prolétariat ». La construction du parti révolutionnaire comme étant l’expression de la conscience communiste avancée de notre classe était la solution pour unir la classe ouvrière et les opprimés dans le combat pour la révolution socialiste. (Voir notre série de brochures à titre d’information comme Marxism, Interracialism, and the Black Struggle et d’autres brochures de Sy Landy et de la LRP).

Sy était le principal dirigeant de la Revolutionary Tendency dans les IS, qui est devenue la Revolutionary Socialist League quand elle fût expulsée en 1973. Il a mené un combat dans la RSL contre sa dégénérescence, qui a conduit à la formation de la LRP pour préserver et étendre les acquis de la RSL. Les leçons complètes des luttes de masse de cette période furent retirées suite à ces luttes factionnelles.

Notre compréhension de la centralité de la classe ouvrière et de sa conscience révolutionnaire est fondamentale pour toutes les politiques de la LRP. En particulier, à l’intérieur de la gauche internationale, la LRP est devenue célèbre pour son point de vue théorique sur le stalinisme et la « question russe ». L’analyse du stalinisme, de la « question russe » et de l’époque du déclin impérialiste est développée en détail dans notre livre, The Life and Death of Stalinism, A Resurrection of Marxist Theory, ( La vie et la mort du stalinisme, une renaissance de la théorie marxiste) par Walter Daum, pour lequel Sy a écrit la préface.

En écrivant cette brève déclaration initiale au sujet de la vie et de l’oeuvre de Sy nous devons parler franchement. Depuis notre naissance en 1976, le niveau de la lutte de classe, plus particulièrement aux États-Unis, est demeuré beaucoup plus stagnant que tous ce que nous avons espéré. Parce que la LRP est basée sur l’avancement de la conscience de classe de nos compagnons ouvriers, nous avons toujours compris que notre croissance serait naturellement liée à la reprise de la lutte de classe et au désir d’un plus grand nombre de travailleurs d’être à la recherche d’authentiques politiques communistes en tant que résultat de l’expérience directe. C’est pourquoi nous savons que notre sentiment de dette profonde envers Sy et notre admiration pour lui peuvent être ignorés par de nombreuses personnes—parce que notre groupe est encore petit et que notre programme de révolution socialiste semble si incongru pour nombre de ceux qui l’ont abandonné. Mais ce serait une erreur cynique de ne pas tenir compte de nos réalisations théoriques et pratiques pour de telles raisons.

Comme l’écrivant Sy en réfléchissant à la LRP, « Trotsky nous a appris à avoir peu de patience avec ceux qui jugent une organisation seulement par sa taille. De telles personnes, disait-il, ont seulement atteint la conscience syndicale, pas la conscience révolutionnaire. La question décisive en évaluant une organisation politique est la puissance et la pertinence de ses idées politiques. Si nos politiques reflètent réellement les intérêts véritables de la classe ouvrière et montrent la voie à suivre, alors le nombre viendra avec l’initiative et le courage nécessaires ». (« Les vingt ans de la LRP »)

Sy aimait la vie passionément et ne cachait pas ses sentiments. Il ne pouvait pas plus réprimer son affection pour ses amis qu’il ne pouvait cacher sa haine du capitalisme, un système bestial qui détruit l’humanité. D’une personnalité entière, Sy avait certainement ses propres faiblesses humaines. Mais il était un dirigeant exceptionnellement gentil pour les camarades jeunes et vieux, extraordinairement patient ainsi qu’une source profonde de soutien pour de nombreux amis et camarades. Sy Landy n’a pas laissé derrière lui de famille nucléaire traditionnelle mais une large famille choisie de camarades et d’amis personnels ici et à l’étranger. Nous l’aimions ainsi.


Pour une introduction à l’histoire et aux points de vue politiques de Sy Landy et de la LRP, voir ce qui suit :

Nous espérons que le dévouement exemplaire de Sy Landy a inspiré nos amis et lecteurs tant aux niveau national qu’international comme il nous a inspiré. Nous publierons un article plus détaillé sur la vie et l’oeuvre de Sy. Parce que nous sommes une petite organisation avec des ressources limitées, nous demandons à nos lecteurs de contribuer à un fonds de démarrage qui améliorera notre capacité de publier et de diffuser plus largement les écrits de Sy Landy et de la LRP. Nous sommes une organisation de la classe ouvrière qui peut dire avec une sincérité complète qu’il n’y a pas de don trop petit. Prière d’envoyer les contributions à SV Publishing, P.O. Box 1936, Murray Hill Station, New York, NY 10156, U.S.A., assigné au « Sy Landy Memorial Fund ».


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